Mes doigts s'empêtrent.
Ces mélodies que je savais si bien avant, je les ai oubliées. Les notes se mélangent devant mes yeux ; je n'arrivent plus à comprendre ce qui est écrit sur la portée. Je compte. Fa, la, do, mi. Non, c'est en clé de fa. La, do, mi, sol. C'est un sol. Dièse? Oui. Je le joue. Je recommence pour la note suivante.
Avant, tout ça coulait, roucoulait, m'emmenait ailleurs. Avant, je faisais mes gammes 5 fois par jour, juste pour le plaisir d'entendre les notes, l'harmonie qui s'en dégageait. Avant, je vénérais Beethoven, je bûchais pendant des heures sur des sons qui ne me disaient rien du tout, jusqu'à ce que j'y arrive.
Avant, j'ouvrais le piano dès que j'étais seule dans la maison et je caressais les notes avant de commencer.
J'ai arrêté de jouer quand le piano est devenu hors de portée ; quand je suis (presque) partie de la maison à 12 ans. J'ai fait du piano d'accompagnement, mais je détestais. J'ai joué sur un clavier, mais je trouvais (et trouve toujours) que c'était une insulte au piano classique.
Aujourd'hui, j'ai pratiquement tout perdu ce que j'avais acquis.
Sauf l'extase d'écouter les autres jouer.
Et je ne m'en prive pas.
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2 commentaires:
Ce qui est le plus plate avec la musique, c'est que ça se perd tellement vite! Je joue pas pendant l'été et quand mes cours recommence en septembre... disons que j'ai de la misère durant les premières heures.
Je vais devoir arrêter la musique en septembre prochain par manque de temps, et ça me fait de la peine, parce que je sais qu'après quelque mois j'arriverais plus à jouer comme avant.
C'est si beau, du piano. J'ai toujours rêvé d'apprendre à en jouer. Tu es chanceuse :) .
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